Pee, pourrais-tu, je te prie, comprendre mon désespoir ?, soufflai-je à l'intention de ma meilleure amie. Mais ce n'est pas une raison Muse, ce n'est pas une raison bordel ! Tu t'imagines le mal que tu lui fais ? Elle n'avait pas tort, du tout. Soudainement, je me voulais de me servir de lui, histoire d'avoir un tant soi peu d'amour. Ces temps-ci, je regrettais d'être née, c'était bien la seule chose que je pouvais avoir, l'amour. Tout tournait mal. Mes parents divorçaient au bout de je ne sais combien d'années de mariage, ma petite soeur m'emmerdait comme jamais, j'étais inlassablement attirée par ce beau brun ténébreux qui ne me regardait même pas, Aria et Christopher me manquaient cruellement. J'aurai tant aimé leur parler ne serait-ce une fois, ne serait-ce que pour leur dire mon admiration, les encourager à vivre d'amour et d'eau fraîche, deux fois plus. Je me sentis murmurer à Pimprenelle, d'une triste voix : Je romprai, demain. Elle intervint sèchement : Ce soir, Muse, ce soir ! N'attends pas, ne retarde pas, tu souffriras encore plus. Tu sais que tu ne l'aimes pas, ne continue pas. Je faillis décrocher mon téléphone, furax. Mais elle me retint, comprenant qu'un malaise s'installait dans mon corps. Hey, ne fais pas cette tête ! Tu sais que j'ai raison, mais parle de cette histoire à ta mère, elle comprend toujours !, soupira t-elle. Toujours, sauf en ce moment. Tu sais combien c'est dûr pour elle, non ?, m'écriai-je. Je m'affalai sur mon lit, elle me caressa mon front, mon visage, avant de déposer un baiser au coin de mes lèvres. S'il te plaît, ne m'interromps pas. Si je ... Tu me fais peur quand tu commences comme ça, Pee, l'interrompis-je. Si je tiens tant à ce que tu lâches ce type, c'est parce que ... je t'aime, Muse, plus que tu ne l'imagines, amoureusement, je t'aime. Je la giflai. Dégage, Pimprenelle, dégage ! Je n'ai pas besoin de ça maintenant, tu sais où est la sortie ?! Elle n'en dit rien, n'en fit rien. Nous échangions un regard, elle comprit. Je me recouvrais de mon drap, attendant ma mère, sagement, patiemment. Qu'est-ce que cela puisse faire que je vive encore chez elle ? Je n'ai pas assez d'argent, nous n'avons pas assez d'argent, pour en faire autrement. Je vous rassure, j'ai une sacré indépendance tout de même. M'enfin, ce n'est pas le temps de penser à ma situation, elle me convient amplement. Je ferme mes paupières délicatement.

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