© tumblr
« WRIGHT, JANICE CASSIDY »

❝ just cause I love you, and you love me, it doesn't mean that we'll ever be ❞

Date et lieu de naissance. ✎ 18 juin 1985, new york. Âge ✎ 25 ans. Occupation ✎ organisatrice de mariages. Orientation sexuelle ✎ hétérosexuelle. Statut social ✎ célibataire. Groupe ✎ i have decided to change my life.

Spoiler:

Aujourd’hui, tout change. Aujourd’hui, c’est le jour où j’vais dire à Saul que c’est fini, que j’en ai marre de passer en second plan alors qu’il sait parfaitement que je suis numéro un. J’suis pas qu’une salope bas de gamme, je suis une femme à part entière qui a perdu trop de temps à attendre quelque chose qui arrivera sûrement jamais. Je vais lui dire que je me casse ailleurs et que j’en ai ras le cul de ses mensonges, de ses avances sans fond, de tout ce qu’il fait. Quand il vient me voir en plein milieu de la nuit pour me dire qu’il me veut, que je laisse me remplir d’espoirs, que je lui fasse une place dans mon lit et que le lendemain il se casse et revienne me dire que y’aura jamais rien de sérieux entre nous pendant la journée. Les premiers temps, j’espérais, mais j’avais mal chaque fois qu’il me disait que ça fonctionnerait pas. Par la suite, j’m’y suis faite… J’ai quand même tenu 4 ans avant de prendre ma décision. Quatre ans que j’aurais pu utiliser à faire autre chose, à me trouver un autre homme, un vrai, un qui voudrait de moi. J’dis pas que Saul manque de quelque chose, au contraire, il est trop parfait et ça m’enrage. Bref, comme je l’ai décidé plus tôt, je mets fin à nos coucheries, ses mots doux complètement faux, ses regards qui me rendent complètement dingues. J’en ai marre d’être celle que Saul vient voir lorsqu’il a une nouvelle copine pour me dire qu’elle est pas comme moi, et que y’aura jamais que moi qui le comprenne vraiment. Si c’est pas assez clair, Saul a trompé chacune de ses copines avec moi, et comme si c’était pas assez, il leur a sorti la même excuse bidon à chacune d’entre elles. « J’suis amoureux d’une autre » qu’il disait, et je savais que cette autre c’était moi, mais il a jamais été foutu de me le dire sans ajouter des sous-entendus et sans péter ma bulle en me clarifiant que malgré le fait qu’il en ait envie, on serait jamais vraiment ensemble parce que nia nia talk shit. La sonnette de ma porte retentit dans mon appartement et j’espère que c’est lui. Enfin, je sais que c’est lui parce que je l’ai appelé pour lui dire qu’on devait parler d’un truc important. Il avait l’air inquiet, c’est bon, ça m’indique qu’il a peut-être des doutes et qu’il se sent peut-être mal vis-à-vis de moi, après tout ce putain de temps. Je prends une grande respiration et ouvre la porte, tout sourire. J’ai tellement envie de le tirer vers moi, de l’embrasser, de profiter du fait qu’il soit là pour prendre mon pied une dernière fois, mais non, je reste immobile devant lui, souriant bêtement. « Entre. » Il s’exécute et là, tout de suite, à ce moment précis, je commence à stresser. Je ferme la porte, ne la barrant pas, parce que je sais qu’il va sûrement la claquer quand il aura entendu ce que j’ai à lui dire. Il s’approche de moi, voulant me prendre dans ses bras, mais je l’arrête. « Attends, faut qu’on parle. » Faut que je te dise que je t’abandonne et que… T’es stupide, voilà tout ! « Saul… Ça fait déjà presque 10 ans qu’on se connaît, et je regrette pas de t’avoir rencontré, sincèrement. T’es le meilleur ami qu’une pauvre fille comme moi puisse avoir, mais… » Mais quoi, vas-y Cassidy, vide-toi le cœur. « Mais j’en ai marre. J’en ai marre de me faire rouler par toi chaque fois que tu viens ici et me dis des mots doux alors que t’en penses rien et qu’ensuite j’me retrouve à pleurer toutes les larmes de mon corps parce que j’y crois presque, à tes conneries, comme si je pensais que ça allait finir par changer, ce qui est clairement pas le cas et qui l’a très sûrement jamais été. » Son expression change radicalement. Passant de stressé à énervé. Je le sens, je le vois, je commence à sentir la tension aussi, quelle merde ! « Jane. » Qu’il dit, tout bas, mais je l’entends quand même. « Laisse-moi finir. » Je ferme les yeux un instant, plongeant mon esprit dans le peu de courage qu’il reste au fond de moi. « Ça fait quatre ans… Quatre ans que je t’aime comme une folle, que je donnerais n’importe quoi pour que rien qu’une fois tu te retournes vers moi et me dise que j’suis celle qu’il te faut. » Une larme coule sur ma joue, pendant que je reprends mon souffle et que mes mains s’entremêlent entre elles, ne sachant pas quoi faire d’autre. « Tu l’as jamais fait. Tu t’es fait salope après salope et tu t’es foutu de moi pendant toutes ces années. C’est fini, Saul, je veux plus. Je veux plus rien savoir de toi, et j’ai plus aucune envie qu’on soit amis non plus. Je veux que tu reprennes tout c’que t’as ici et que tu t’en ailles avec, parce que je veux t’oublier et refaire ma vie. D’ailleurs, je m’en vais, loin d’ici, loin de toi pour être sûre de réussir. J’me suis trouvé un autre mec qui pourra me rendre réellement heureuse, et même si j’ai souvent pensé qu’en fin de compte ce serait toi, ça l’est pas, ça l’est plus. » Je tremble. Je tremble parce que j’ai jamais été aussi nerveuse de toute ma vie et que je remarque qu’il m’écoute à moitié. Je passe de triste à énervée en à peine quelques secondes, mais avant même que j’aie le temps d’ajouter quelque chose, mon futur ex meilleur ami et amant sort une petite boîte de sa poche, se mettant à genou devant moi. Mon Dieu, mais qu’est-ce qu’il fait… « Épouse-moi. » Non, mais non, il est pas réellement entrain de me demander ça. Je suis entrain d’halluciner, pourtant j’ai rien fumé ! « Je sais qu’on est pas un couple… En fait, on l’est, mais j’ai jamais su comment te le dire. Ça fait des mois que j’y pense, que j’ai acheté la bague en me demandant quand j’allais avoir l’audace de te le demander. J’le fais aujourd’hui, maintenant. Épouse-moi. » Je reste bouche bée, les sourcils froncés, les bras croisés, les larmes coulant le long de mes joues. Jamais de ma vie j’ai été aussi surprise. « Va t’faire foutre ! » Que j’lui crie, accompagnant mes trois jolis mots d’une baffe qu’il sera pas près d’oublier. « JE TE DÉTESTE, ESPÈCE D’ENFOIRÉ ÉGOCENTRIQUE INCAPABLE ! J’ESPÈRE QUE LE JOUR OÙ TU DEMANDERAS ÇA À UNE AUTRE FILLE, ELLE SERA ASSEZ INTELLIGENTE POUR REFUSER. BORDEL DE MERDE SAUL, C’EST QUOI TON PUTAIN DE PROBLÈME ?! » J’éclate en sanglots, tandis que je cours la porte et finalement, c’est moi qui la claque. Oui, c’est mon appartement, et non, c’est pas logique que ce soit moi qui me casse, mais j’ai eu besoin d’air et quand je suis revenue, toutes les affaires de Saul avaient disparues. Cassidy : 1. – Saul : 0.

Il pleut des cordes, c’est bien parce que ça va me permettre de cacher les larmes qui coulent en même temps. Je me tiens en plein milieu du trottoir devant l’édifice où j’habite depuis environ 4 mois. En déménageant ici, j’ai même pas eu à me chercher un appartement, seulement à faire un appel qui déciderait de la suite de mon chemin. Cole Baxendale, un ami qui vit ici depuis toujours. Je me souviens, lors de mon voyage à Cody, l’avoir rencontré et sympathisé avec lui. Je me souviens plus trop pourquoi, mais je l’ai trouvé marrant. J’aurais pu en tomber amoureuse, si y’avait pas eu Saul. À cette époque, la vie était simple et je me cassais pas la tête à savoir ce qui allait se passer après. J’étais restée un mois ici, parce que ça me plaisait et que je poussais les limites pour pas que mes parents viennent me chercher par la peau des fesses. C’était en été, comme ça j’étais pas sûre de pas manquer l’école et tout. J’aimais l’ambiance, foutrement différente de New York. Des gens plus sympathiques aussi. Soit, j’me suis amusée et j’me souviens avoir promis à Cole de revenir. Pendant des années, j’y ai plus pensé, trop absorbée par ma propre vie, mais malgré ça je gardais contact avec lui. Il m’updatait sur sa vie, je faisais de même pour la mienne. Un espèce de Saul, mais sans sentiments ambigus et surtout à distance. « Cole, j’ai besoin de toi. » C’est ce que j’lui ai dit, quand je pleurais au téléphone, enterrée sous mes couvertures dans ma chambre à New York. Il a de suite compris que quelque chose allait pas et m’a dit que je pouvais compter sur lui malgré tout. J’lui ai dit que j’avais besoin d’un endroit pour vivre parce que j’avais décidé de venir habiter près de chez lui et il m’a proposé son appartement. J’ai pas refusé, quand j’avais passé le mois ici, c’était chez lui que je passais le plus clair de mon temps. Évidemment, Saul aimait pas que dans les mails qu’on s’échangeait je lui parle de Cole et il le voyait plutôt comme un danger qu’autre chose. Il me disait de me méfier, que Cole voulait seulement profiter de moi. Si seulement j’avais eu la chance de réellement lui faire comprendre qu’il a fait bien pire. Bref… j’ai froid et je vais tomber malade si je rentre pas, mais j’ai l’impression d’hésiter, malgré le fait que ça fasse déjà un moment que j’ai les doubles de clef et… ‘fin. La porte de l’édifice s’ouvre et je dessine la silhouette de mon petit-ami. Faut pas s’emballer tout de suite, on sort ensemble que pour les apparences, on a décidé – y’a une semaine – de former un faux couple. Lui, pour se venger de son ex, moi pour me venger de Saul. On a pris plaisir à notre petite routine, on couche ensemble quand l’envie nous en prend. Moi qui m’étais dit que j’ferais pas de conneries avec Cole… Un soir où j’étais déchirée, j’suis rentrée à l’appart et j’ai commencé à pleurer. Il est resté là à me regarder et m’a posé des questions. J’y ai répondu et quand est venu le temps pour lui de m’emmener jusqu’à mon lit, je l’ai pas laissé sortir de la chambre. Le lendemain, on s’est réveillés en sursaut, riant en majeure partie de la situation. Après tout, on est deux adultes consentants. On se sert mutuellement de l’autre pour combler nos besoins basiques et on est amis à la fois. Pour ceux qui nous connaissent pas tellement, ils savent pas que c’est qu’une facette et qu’on est autant brisés l’un que l’autre par les gens de notre passé. On est comme deux âmes esseulées qui partagent un appartement et qui se complètement à la fois. Je sais que ça rendrait Saul fou de rage parce qu’il a toujours dit qu’il détestait l’attitude de Cole et que s’il le voyait un jour, il lui éclaterait la gueule. Ce qui me fait rire – ou pas – c’est que Saul est en ville. Il m’a trouvé – sûrement ma mère qui a cafté – et m’a dit qu’il se mettait en tête de me ravoir. Je veux rien savoir de lui, je veux pas lui parler, je veux pas le voir et s’il s’arrange pour que nos chemins se croisent, j’lui ferai comprendre que c’est mort et qu’il a raté sa chance quand on était à New York. Je vis une nouvelle vie, pas vrai ? Alors pourquoi est-ce que j’le laisserais tout foutre en lair… « Rentre, tu vas avoir froid. » Trop tard, c’est déjà le cas. Sans attendre, je m’exécute alors qu’il me tend sa main. Je prends une bonne douche et m’écrase dans le divan avec lui pour regarder un film. On croirait presque qu’on est un couple, vous trouvez pas ?